Aujourd’hui, il est de bon ton de mettre en avant des valeurs de responsabilité sociale et environnementale. Même les groupes du CAC 40 ne lésinent plus sur leurs efforts pour communiquer autour de ces préoccupations, cherchant à faire valoir leur pseudo conscience verte et à se montrer à l’écoute des consommateurs. Pour nombre de ces entreprises, il est en fait question de séduire et de redorer leur image.
Pour d’autres, comme les Ateliers du Bocage, il s’agit d’une volonté réelle, voire d’un besoin essentiel de contribuer au changement de nos modes de vie. Depuis 30 ans déjà, cette coopérative, également membre du groupe Emmaüs, œuvre sans relâche sur le terrain, pour faire évoluer le modèle économique.
Acteur important de l’insertion sociale dans le département des Deux-Sèvres, ADB a donné sa chance à près de 1000 personnes, autrement exclues des circuits traditionnels, de se (re-)construire et de trouver un emploi stable, porteur de sens. Son succès dans ses deux activités principales initiales, la fabrication de palettes et l’entretien d’espaces verts, a ensuite permis à la coopérative d’élargir son champ d’action à la transition écologique. Ainsi, sont alors nés des ateliers spécialisés dans la collecte, la réparation et la redistribution de matériel numérique, ou encore celles de cartouches d’encre, de vêtements et de livres.
Début mars, j’ai donc eu grand plaisir à passer deux journées entières chez ADB, observant leurs diverses activités pour traduire en images les valeurs humanistes au coeur de cette entreprise. Malgré l’avertissement du service de communication, sur les éventuelles réticences des salariés à être photographiés, j’ai ressenti chez toutes les femmes et hommes rencontrés, une réelle fierté de montrer le savoir-faire de leur travail ainsi que l’envie de mettre en avant leur contribution à une vie solidaire.
Avec des chiffres impressionnants de plus de 55,000 équipements IT réemployés en 2021, les Ateliers du Bocage font preuve d’une efficacité croissante pour réduire l’impact environnemental et faire progresser l’économie circulaire. La modeste association locale fondée en 1992 s’est aujourd’hui muée en une structure à dimension nationale.
Je leur souhaite, au moins, tout autant de réussite pour les trente prochaines années et espère qu’ils fassent figure de modèle pour d’autres organisations avec le but vertueux de ré-emploi de matériaux mis au rebut et celui de donner une vie meilleure aux personnes laissées trop souvent sur le bas coté de la route.